今天我们给大家带来B1级别的français facile - Germinal第一章
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1. Voila - Jeanne Cherhal
2. Louane - Avenir (Radio Edit Officiel)
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IL N’Y A PAS DE TRAVAIL ICI !
Nous sommes dans le nord de la France, au pays des mines de charbon.
C&`&est une nuit de mars, noire et froide. Le vent souffle sur une route plate sans arbres. Un homme se dirige à grands pas vers la cité minière de Montsou.
Il aperçoit des feux qui brûlent. C&`&est la fosse de Voreux. Au fond d&`&un trou de cinq cents mètres, sous la terre, des hommes, des femmes, des enfants travaillent...
Il s&`&approche d&`&un vieil homme qui conduit un cheval.
- Je m&`&appelle Étienne Lantier, dit-il. Je cherche du travail.
Le vieux le regarde. Étienne est un jeune homme d&`&une ving-taine d&`&années, aux cheveux très bruns. Joli garçon, mince, mais l&`&air fort.
- Il n&`&y a pas de travail ici, répond le vieux. Rien du tout ...
Au milieu du bruit et de la fumée, Étienne regarde autour de lui le triste paysage éclairé par les flammes : des tas de charbon, des machines, des bâtiments de briques ... Au loin, on devine les toits sombres des maisons des mineurs : le coron.
- Ma famille est ici depuis cent ans, dit le vieux. On a toujours travaillé à la mine. Beaucoup sont morts au fond. Moi, j&`&ai échappé trois fois à la mort. .. Trois fois !... Alors, on m&`&a appelé Bonne-mort, pour rire ... Maintenant, j&`&habite avec mon fils, Toussaint Maheu, avec sa femme et leurs sept enfants ...
De temps en temps, le vieux tousse et crache. Et cela fait une tache noire sur la terre.
- C&`&est le charbon, explique le vieux. J&`&en ai plein les poumons ...
Le vieil homme semble porter en lui toute la misère du monde. Étienne l&`&interroge sur la « Compagnie », les propriétaires de la mine.
Bonnemort ne les a jamais vus. Il connaît seulement M. Hennebeau, le directeur général. Il sait seulement que la Compagnie est riche, que les mineurs doivent travailler et, souvent, mourir pour elle.
- Encore, tant qu&`&on peut manger, murmure Étienne.
Bonnemort retourne à son travail. Étienne se retrouve seul. Que faire dans ce pays ? Où aller maintenant ?
Quatre heures ... Le jour n&`&est pas encore levé. Le coron commence à s&`&éveiller. Les unes après les autres, les fenêtres des petites maisons s&`&éclairent faiblement.
Chez les Maheu, le réveil est difficile. Toute la famille est entassée en haut : six enfants dans l&`&unique chambre, et les parents dans le couloir, un bébé à côté d&`&eux.
C&`&est Catherine qui se lève la première. À quinze ans, avec ses cheveux roux, son teint pâle, ses bras et ses jambes maigres, elle a encore l&`&air d&`&une enfant. Elle secoue ses deux frères pour les réveiller. Zacharie, l&`&aîné, a vingt et un ans. Jeanlin n&`&a que onze ans, mais il travaille déjà à la mine. Silencieusement, les yeux grand ouverts, Alzire, la petite infirme, les regarde se disputer tous les trois comme de jeunes chiens.
Catherine descend à la cuisine. La pièce est propre, pauvrement meublée : un buffet, une table, quelques chaises. Au mur, les portraits en couleur de l&`&empereur et de l&`&impératrice, donnés par la Compagnie.
La jeune fille allume une chandelle et commence à faire le café. Elle entend sa mère, la Maheude, qui se plaint, làhaut:
Nous voilà seulement lundi, et je n&`&ai déjà plus d&`&argent! ... Comment faire pour vous nourrir tous ? Le buffet est vide ... Je dois de l&`&argent à l&`&épicier ...
Va voir les Grégoire, dit Maheu ... Ils donnent des vêtements aux pauvres .
C&`&est ça... oui ... j&`&irai avec les petits... ils me donneront bien cent sous !
Dans la cuisine, Catherine prépare le déjeuner qu&`&ils emporteront à la mine : quelques restes de pain et de fromage, rien de plus. Maheu et les deux garçons descendent. Ils se dépêchent de boire leur café, un café trop clair qui ne les réveille pas.
Des ombres passent devant la fenêtre.
Allons, dit Maheu, il est temps de partir !
Dehors, ils retrouvent leurs voisins, Levaque et son fils, Bébert, Pierran et sa fille, Lydie... Tous ensemble, mal réveillés, courbés sous le vent, ils prennent le chemin de la mine.
À la fosse du Voreux, dans le bruit énorme des machines,
Étienne continue à demander aux mineurs s&`&il y a du travail pour lui.
- ll n&`&y a rien, lui dit Maheu qui vient d&`&arriver.
Etienne lui paraît sympathique. Il aimerait l&`&aider.
- Ce n&`&est vraiment pas le moment de chercher du travail ici, continue-t-il. On ferme des fosses. Ceux qui travaillent sont moins malheureux que vous...
- Attendez Dansaert, le surveillant chef, dit un mineur.
Étienne se sent perdu au milieu de tous ces ouvriers qui vont et viennent. La fosse lui paraît noire et dangereuse. Il est effrayé par le mouvement continuel des machines et des hommes. Il décide de partir.
Mais, au même moment, on apprend qu&`&une ouvrière est morte dans la nuit. Il faut la remplacer, Maheu pense tout de suite à Etienne. Il envoie Catherine le chercher. Étienne est engagé aussitôt dans l&`&équipe de Maheu, pour trente sous par jour.
Le voici dans la cage, serré contre les autres, emporté dans une longue descente vers l&`&inconnu. En bas, il faut encore marcher pendant deux kilomètres dans une galerie de plus en plus étroite, de plus en plus basse, de plus en plus humide. Un gros cheval blanc apparaît soudain dans la nuit comme un fantôme. Les hommes marchent courbés, les pieds dans l&`&eau. L&`&air est froid, on tremble ; puis il devient chaud, on a du mal à respirer, et, soudain, quelques mètres plus loin, de nouveau, on tremble de froid ...
Ils doivent encore monter pour arriver à la veine de charbon où ils travaillent. Étienne est à bout de forces. Il avance lentement à la lumière des lampes. Maheu et Catherine l&`&aident et ils arrivent en retard. Chaval, un mineur de Maheu, les attend, furieux. Il a vingt-cinq ans. Il est grand et maigre.
Maheu lui explique qu’Étienne remplace une ouvrière. Chaval regarde Étienne avec mépris et dit :
- Ça n&`&a pas peur de manger le pain des filles !
Étienne et Chaval ne se connaissent pas encore, mais ils se détestent déjà. Étienne sait maintenant qu&`&il a un ennemi.
L&`&équipe de Maheu se met au travail. Maheu, Chaval, Zacharie et Levaque abattent le charbon. Dans un couloir étroit et sombre, couchés sur le côté, ils creusent. Ils arrachent le charbon à coups de pic, morceau par morceau, bloc par bloc. Ils souffrent de la chaleur et de l&`&humidité. Ils ont enlevé leur chemise. Ils sont recouverts d&`&une boue noire qui colle à la peau. La sueur coule sur leur visage et les aveugle. Pendant des heures, dans le bruit des pics et du charbon qui tombe, ils travaillent.
Catherine et Étienne ramassent 1e charbon et le jettent dans une berline. Lorsque la berline est pleine, ils la poussent jusqu&`&au bout du tunnel. C&`&est un travail difficile. La berline est lourde et il ne faut pas qu&`&elle sorte des rails. Catherine montre à Étienne comment il faut faire, mais le jeune homme est encore trop lent et maladroit, et Chaval se moque de lui.
À dix heures, après cinq heures de travail, on s&`&arrête pour déjeuner. Catherine donne la moitié de son pain à Étienne.
- Comment es-tu arrivé ici ? lui demande-t-elle.
- J&`&ai été renvoyé de mon travail, parce que j&`&avais frappé mon chef... J&`&avais trop bu... Il ne faut pas que je boive... Je deviens méchant ... J&`&ai envie de tuer...
Catherine a froid. Elle tremble. Étienne a envie de la prendre dans ses bras, de l&`&embrasser.
- Est-ce que tu as un amoureux ? demande Étienne.
- Non... mais, un jour ... sûrement ...
Etienne s&`&approche de Catherine. Tout à coup, Chaval apparaît. Il attrape Catherine par les épaules et l&`&embrasse brutalement.
- Laisse-moi, dit-elle. Laisse-moi !
Chaval s&`&en va, sans dire un mot.
- Pourquoi as-tu menti? demande Étienne.
- Je n&`&ai pas menti ! Ce n&`&est pas mon amoureux l
En début d&`& après-midi, un peu avant la fin de leur journée de travail, les mineurs arrêtent de creuser. Avant de partir, ils doivent boiser, c&`&est-à-dire soutenir la roche avec des planches de bois, pour éviter qu&`&elle s&`&effondre. Le boisage est nécessaire pour leur sécurité, mais les mineurs n&`&aiment pas le faire car c&`&est un travail qui n’est pas payé.
- Pendant qu&`&on boise, dit Jeanlin, on n&`&abat pas de charbon!
- C&`&est de l&`&argent en moins ! ajoute Chaval.
Tous les jours, c&`&est la même chose. Ils boisent trop vite, ils boisent mal, et les galeries sont de plus en plus dangereuses.
- Attention ! crie Catherine. Voilà Négrel !
Négrel, l&`&ingénieur responsable de la fosse, est venu contrôler le boisage avec le surveillant Dansaert. Il remarque tout de suite que le boisageest mal fait et cela le met en colère.
- Qu&`&est-ce que c&`&est que ce travail ? crie-t-il. Vous êtes complètement fous ! Vous voulez tous rester au fond, ma parole ! Vous aurez trois francs d&`&amende ! Et vous allez rester une heure de plus pour me refaire ce boisage !
Tous les ouvriers sont furieux, même Maheu, qui perd son calme habituel. Gagner encore moins d&`&argent, pour travailler encore plus !... Quelle injustice ! Plus que les autres, Étienne est révolté.
Les mineurs se remettent au travail, mais ils s&`&arrêtent avant l&`&heure, trop en colère pour continuer. Les équipes remontent, les unes après les autres. Tous pensent à la même chose : si la Compagnie payait mieux, les mineurs prendraient moins de risques!
Au sortir de la mine, une mauvaise surprise attend l&`&équipe de Maheu. Deux berlines sont refusées, l&`&une parce qu&`&elle n&`&est pas assez pleine, l&`&autre parce que le charbon n&`&est pas bon. Voilà encore de l&`&argent en moins !
Chaval est furieux. Il traite Étienne d&`&incapable et de paresseux. Étienne a envie de le frapper, mais il ne répond pas. Il a décidé de partir. La mine, pense-t-il, c&`&est l’enfer, et on ne gagne même pas de quoi manger à sa faim ...
Catherine et son père ont pris Étienne en amitié. Ils veulent l&`&aider. lls l&`& emmènent chez Rasseneur, le patron du café À l&`&Avantage. Rasseneur est un ancien mineur. Il a été renvoyé par la Compagnie, à la suite d&`&une grève. Maintenant il sert de la bière aux mineurs, mais il est toujours intéressé par la lutte contre la Compagnie.
Étienne et Maheu entrent dans le café. Le gros Rasseneur apparaît.
- As-tu une chambre pour lui? demande Maheu en montrant Étienne.
Rasseneur regarde Étienne. Qui est ce jeune homme qui ne ressemble pas à un ouvrier? D&`&où vient-il ? Que vient-il faire ici ? C&`&est peut-être un espion envoyé par 1a Compagnie, ou par la police...
- Non, rèpond-il, je n&`&ai pas de chambre de libre.
Rasseneur et Maheu discutent un long moment de la situation
de la mine, des usines qui ferment, de la misère des ouvriers, de la colère qui monte, chaque jour un peu plus.
- Ça ne peut pas durer comme ça, dit Rasseneur... Ça va mal finir...
- L&`&homme qu&`&il nous faut, dit Mme Rasseneur en entrant dans la salle, c&`&est Pluchart !
- Pluchart ? dit Étienne ... Mais ... je le connais. J&`&ai travaillé avec lui, à Lille... Vous avez raison, c&`&est un type bien ...
Aussitôt, Rasseneur change d&`&avis et propose une chambre à Étienne.
Le jeune homme hésite. Si je reste ici, se dit-il, je serai comme une bête qu&`&on aveugle et qu&`&on écrase... Mais il regarde la plaine, le Voreux, le coron. Tout cela lui rappelle la journée qu&`&il vient de passer avec les autres, au fond de la mine. Et puis, il y a cette révolte qui se prépare... Il y a Catherine... Alors, brusquement, il décide de rester.